Psaume 128 – "Et tu verras les fils de tes fils".
Psaume 128 – "Et tu verras les fils de tes fils". leçon en hébreu
Le Psaume 128 appartient lui aussi au genre de la « littérature sapientielle » – c’est-à-dire un psaume qui s’adresse à un destinataire humain et cherche à lui transmettre une leçon morale. Notre psaume traite des voies de celui qui craint D’ et de la bénédiction qui lui est destinée. Le psaume est divisé en deux parties, toutes deux s’ouvrant par une formule louant celui qui craint D’, à la troisième personne. Le contenu de chaque partie est ensuite formulé à la deuxième personne, s’adressant directement au fidèle craignant D’ – en louant ses qualités ou en le bénissant.
La première partie loue celui qui craint D’ parce qu’il travaille et jouit du fruit de son labeur. Ensuite, elle décrit de manière poétique sa femme et ses enfants : « Ta femme sera comme une vigne féconde dans les recoins de ta maison ; Tes fils, comme des plants d’olivier autour de ta table. »
La seconde partie bénit le fidèle avec des bénédictions plus générales : qu’il ait le mérite de voir la prospérité de Jérusalem, ainsi que de voir la continuité de sa descendance, dans les enfants qui naîtront à ses enfants.
On peut noter plusieurs différences entre les deux parties :
Dans la première, celui qui craint D’ est béni par le fruit de son travail et par sa famille, tandis que dans la seconde, c’est D’ qui le bénit.
Dans la première, la bénédiction concerne exclusivement son foyer, tandis que dans la seconde, elle s’élargit à Jérusalem tout entière et à l’expansion de son foyer à travers les générations.
De plus, dans la première partie, l’homme reçoit la bénédiction directement, tandis que dans la seconde, il est spectateur de cette bénédiction – fait souligné par l’usage récurrent du verbe « et tu verras » (וּרְאֵה).
Dans la courte vidéo jointe, le Dr Yoshi Fargeon évoque la logique et l’équilibre entre les deux parties du psaume et l’ordre dans lequel elles apparaissent :
Celui qui craint D’ doit d’abord prendre soin de sa maison et de sa famille proche. Ce n’est qu’à partir de là qu’il peut rayonner vers des cercles plus larges de bénédiction – la ville tout entière et les générations futures.
On peut ajouter à ses propos qu’il s’agit ici de deux étapes dans la vie d’un homme : dans la première, il est actif et engagé, concentré sur son foyer. Dans une étape plus tardive, il peut se réjouir de son labeur, contempler la prospérité de Jérusalem, et voir sa descendance se poursuivre et se développer par ses propres forces.
Est également joint un sous-chapitre tiré du livre du Prof. Amos Frisch, membre du groupe (le chapitre est extrait de son ouvrage "Le fruit de ton labeur – L’attitude de la Bible envers le travail"), dans lequel il examine les Psaumes 127 et 128 dans le but d’étudier la vision biblique du travail et de l’effort humain.
L’analyse du Psaume 127 met en lumière l’importance de la bénédiction divine pour le succès de l’homme dans son travail. La première partie du psaume, placée sous le signe de la construction (« il bâtit », « ses bâtisseurs »), décrit le côté sombre du travail : celui qui s’investit dans son labeur sans bénéficier de la bénédiction divine n’en tire pas de succès – autrement dit, la diligence humaine ne suffit pas à elle seule.
La seconde partie, centrée sur les fils (« fils », « ses enfants »), met en scène le développement de la famille et la bénédiction des enfants, décrite ici sous un angle lumineux. L’auteur voit là une analogie entre les deux domaines.
L’étude du Psaume 128 s’attache à éclaircir deux lectures possibles du psaume, et en particulier du verset : « Tu jouiras du travail de tes mains, heureux seras-tu et tu prospéreras. »
La question est de savoir s’il s’agit d’un portrait de l’homme qui craint D’ – auquel cas ce serait un grand éloge du travail (comme l’ont interprété les Sages du Talmud) – ou bien d’une simple description de sa récompense : il aura le privilège de profiter du fruit de son labeur et échappera à la malédiction d’en être dépossédé au profit d’étrangers.
L’auteur propose aussi une troisième lecture, qui combine les deux précédentes.
Dans tous les cas, selon lui, ces versets reflètent une attitude positive envers le travail de l’homme.
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