Psaume 130 – Depuis les profondeurs je T’ai appelé, D’.
Psaume 130 – Depuis les profondeurs je T’ai appelé, D’. leçon en hébreu
Ce psaume est l’un des plus célèbres psaumes de détresse. Il est récité durant les Dix Jours de Pénitence (entre Roch Hachana et Yom Kippour), mais aussi chaque fois qu’un malheur frappe la communauté et qu’on cherche à réciter ensemble un psaume. Son ouverture nous place d’entrée dans une atmosphère de détresse – « Depuis les profondeurs ». Les Sages en ont déduit (Berakhot 10b) qu’il faut se tenir dans un lieu bas lorsqu’on prie. Leur enseignement nous invite à appliquer l’idée d’humilité du psalmiste à nos propres prières, même les plus simples. Mais ici, le psalmiste n’a nul besoin d’instructions – il crie vers D’ avec sincérité depuis les profondeurs de son âme.
Au début du psaume, l’adresse à D’ est directe :« D’, écoute ma voix », mais dans la seconde moitié, le psalmiste parle de D’ à la troisième personne : «J’espère en D’, mon âme espère ». Dans la première partie, il s’agit d’un cri, d’un appel à la proximité – il est donc naturel que le langage soit direct. Mais dans la seconde moitié, le psalmiste est déjà dans l’attente, il guette le moment où sa prière sera entendue. Cette partie exprime une forme de distance par rapport à D’ et une attente du retour vers Lui – d’où l’usage du style indirect. Jusqu’à la fin du psaume la réponse de D’ est absente, mais une certitude clos tout de même ce chapitre : «Et c’est Lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes » (v.8).
Ce psaume n’est pas seulement une prière pour la délivrance, c’est surtout une prière pour obtenir le pardon. Du point de vue spirituel de la récompense et de la punition, toute prière à D’ comporte un paradoxe : si D’ a envoyé une souffrance, c’est sans doute qu’elle est méritée – alors pourquoi prier ? Le psaume résout ce paradoxe : la prière n’est pas uniquement une demande de secours, c’est une demande de pardon des fautes : «Si Tu gardais les fautes, ô D’, ô Maître, qui pourrait subsister ? » L’effacement des fautes entraîne un retour vers D’, et ce retour amène avec lui la délivrance. C’est une des raisons pour lesquelles ce psaume est récité collectivement en temps de détresse : la prière est accompagnée d’un examen de conscience. Comme l’écrit Maïmonide (Taaniyot 1,2) : « C’est là une voie du retour : lorsque la souffrance survient et qu’on crie vers D’, tous comprennent que c’est à cause de leurs actes qu’ils ont été frappés ».
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