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Psaumes chapitre 8 — “Quand je regarde Ton ciel, œuvre de Tes doigts.”

04.05.2025

Psaumes chapitre 8 — “Quand je regarde Ton ciel, œuvre de Tes doigts.”  leçon en hébreu

Ce psaume est construit comme une inclusion littéraire : il s’ouvre et se clôt sur le même verset, qui résume son message central. Dès l’introduction, après l’intitulé, le texte proclame :
“D., notre Maître, que Ton Nom est magnifique sur toute la terre ! Toi qui déploies Ta splendeur au-dessus des cieux…” (verset 2).
Et à la fin du psaume, l’exclamation revient :
“D., notre Maître, que Ton Nom est magnifique sur toute la terre !” (verset 10).
Au cœur de cette enveloppe poétique, le psaume explore une interrogation existentielle profonde : quelle est la place de l’homme dans l’univers ? Le psalmiste s’émerveille de la grandeur de D. en contemplant la Création.
C’est à partir de ce psaume que le Rambam (Maïmonide) construit l’un des fondements de la foi :
“Comment parvient-on à aimer et craindre D. ?
En méditant sur Ses œuvres, sur Ses créations merveilleuses et immenses [...]
Et lorsqu’un homme réfléchit à tout cela, il recule, saisi de crainte ; il prend conscience qu’il n’est qu’une créature minuscule, obscure, fragile, debout avec peu d’intelligence devant Celui qui est parfait en savoir.
Comme l’a dit David : ‘Quand je regarde Ton ciel, œuvre de Tes doigts… qu’est-ce que l’homme, pour que Tu Te souviennes de lui ?’”
(Yessodé haTorah, 2:2)
La puissance et la sagesse qui se manifestent dans la nature, éveillent l’amour et la révérence envers D., mais elles confrontent aussi l’homme à sa petitesse. Une question douloureuse surgit : Qui suis-je, face à tant de grandeur ?
Et pourtant, plus le psaume avance, plus le paradoxe s’impose. Car malgré sa fragilité, l’homme a été couronné roi de la Création.
Il domine les bêtes, gouverne la terre, et aujourd’hui même, s’aventure au-delà du ciel, vers d’autres mondes.
Comment expliquer un tel écart entre l’insignifiance de l’homme et la royauté qui lui est confiée ?
Dans son ouvrage Ish haHalakha (L’Homme de Halakha), le Rav Soloveitchik (p. 64) exprime cette tension existentielle.
L’homme se sent dérisoire — “Que sommes-nous ? Quelle est la valeur de nos vies ?” — mais soudain, il se souvient : D. lui a donné Sa Torah et Ses mitsvot.
Ce geste divin signifie que D. se soucie de l’homme et de ses actes. Et alors, l’homme redresse la tête :
“Tu as distingué l’homme dès l’origine, et Tu l’as choisi pour se tenir devant Toi.”
Le secret réside dans cette conscience : c’est D. qui a choisi l’homme. 
Le psaume, lui aussi, suggère une réponse dans sa structure même.
Le cœur du texte pose une question existentielle : comment l’homme, si petit, peut-il dominer une création si vaste ?
La clé réside dans les versets d’ouverture et de clôture :
“Éternel, notre Maître, que Ton Nom est magnifique sur toute la terre !”
L’homme est effectivement minuscule — et s’il se tient face à l’univers en s’imaginant autonome, il ressentira désespoir et absurdité.
Mais s’il reconnaît la grandeur de D., s’il se sait au service de Son Maître, alors soudain, sa mission lui paraît à sa mesure.
Ce n’est plus lui qui porte la Création — c’est D. qui la lui confie.

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