1 Rois, chapitres 11-12 – La chute du royaume de Salomon et la division du royaume
*1 Rois, chapitres 11-12 – La chute du royaume de Salomon et la division du royaume* . leçon en hébreu
Le chapitre 11 commence par une description incisive des fautes de Salomon. Les chapitres précédents, qui présentaient la grandeur de son règne, subissent ici un coup dur et inattendu. Un rapide coup d’œil au chapitre 3 révèle des parallèles contrastés entre les deux chapitres (n’hésitez pas à relire le chapitre 3 et à comparer : qui Salomon aime-t-il, quel est son rapport à la voie de David, comment le chiffre 1 000 est-il utilisé, etc.), des parallèles qui mettent en lumière la transition entre la montée en puissance du règne de Salomon et sa chute.
Ces chapitres sont remplis de parallèles avec d’autres récits et de questions théologiques majeures. Nous allons en aborder certains aspects.
*1. La division du royaume :*
D’ avait promis à David que sa dynastie serait éternelle, et que même si ses descendants venaient à pécher, D’ les corrigerait par des épreuves, mais sans les écarter du trône. Or, Salomon pèche, et la question se pose : quelle sera la réaction de D’? À notre grande surprise, nous voyons qu’ Il décide d’arracher le royaume à Salomon, en des termes qui rappellent ceux adressés à Saül :
> « Je vais arracher le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur » (1 Rois 11, 11).
Une interrogation surgit alors : n’avait-il pas été promis à David que sa dynastie subsisterait pour toujours ? La réponse est donnée plus loin :
> « Cependant, je n’arracherai pas tout le royaume : je laisserai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem que j’ai choisie » (1 Rois 11, 13).
Nous découvrons ici comment la promesse faite à David est réalisée : la dynastie de David perdure, mais elle se réduit à régner uniquement sur Juda, à Jérusalem. Cette division du royaume, qui a des implications dramatiques pour toute l’histoire d’Israël durant la période du Premier Temple, et sans doute au-delà, prend ici forme.
Dans sa prophétie adressée à Jéroboam, Ahiyya nuance cette division du royaume :
> « J’humilierai la descendance de David pour cela, mais pas pour toujours » (1 Rois 11, 39).
La division est censée être temporaire. Tout au long de l’étude du livre des Rois, posez-vous la question : quels sont les coûts de cette division, quels en sont les avantages, et y aura-t-il des opportunités de réunification ?
*[À ce sujet, notre chapitre contient également un parallèle significatif entre l’histoire Saül-David et celle de Salomon-Jéroboam. N’hésitez pas à explorer ce parallèle par vous-même !]*
*Les adversaires de Salomon et la causalité double de la division du royaume*
Le récit des adversaires de Salomon, présenté dans notre chapitre, est décrit comme l’un des châtiments que D’ inflige à Salomon pour ses fautes. Cependant, leur introduction dans le texte est assez étrange. Les versets, longs et complexes, relatent en détail l’histoire de Hadad l’Édomite et sa fuite en Égypte pour échapper à David, mais ne décrivent pas vraiment les troubles qu’il a causés à Salomon. Une lecture attentive de l’histoire de Hadad révèle, de manière surprenante, des parallèles avec celle de Moïse en Égypte : Hadad fuit un roi qui cherche à le tuer, trouve refuge dans la maison de Pharaon où un enfant naît et grandit, puis, à un moment donné, exprime son désir de retourner dans son pays, en disant à Pharaon : « Laisse-moi partir pour retourner dans mon pays. »
Ce phénomène est particulièrement fascinant à la lumière des parallèles déjà abordés entre la manière dont la puissance de Salomon s’établit et celle du royaume d’Égypte. Le royaume puissant de Salomon devient un royaume oppressif, entouré de serviteurs qui fuient leurs maîtres (comme Hadad et Rezon, fils d’Éliada), cherchant à se rebeller contre lui. Cela culmine avec Jéroboam, lui aussi serviteur de Salomon, qui tente de se révolter contre le roi. Ironiquement, Jéroboam doit fuir en Égypte.
Après la mort de Salomon, le peuple, dirigé par Jéroboam, demande à Roboam, fils de Salomon, d’alléger le lourd fardeau fiscal. Les paroles du peuple laissent entendre que la vie sous le règne de Salomon était difficile :
> « Allège le dur labeur que ton père nous a imposé et son joug pesant qu’il a mis sur nous » (1 Rois 12, 4).
Roboam refuse leur requête, ce qui entraîne la révolte du peuple et la désignation de Jéroboam comme roi.
Une question se pose alors : pourquoi le royaume a-t-il été divisé ? Était-ce en raison de la prophétie de Dieu et du châtiment qu’il inflige à Salomon, ou en raison de la révolte du peuple, lassé des lourdes taxes ? La réponse classique est : les deux. Il y a une causalité double. Cependant, il semble y avoir davantage : à la lumière de ce qui a été souligné, les deux dimensions – divine et humaine – se rejoignent pour former une idée unique. La critique divine porte sur le retour à l’Égypte de Salomon (par son mariage avec la fille de Pharaon, son recours à l’Égypte pour multiplier ses chevaux, et bien sûr, l’idolâtrie qui en découle). De manière similaire, la révolte du peuple est une conséquence directe de ce retour : le peuple rejette l’oppression imposée pour soutenir cette grande puissance.
Puisque le rôle de l’Égypte est si important dans ce chapitre, il est impossible de ne pas mentionner l’ironie du fait que Jéroboam échoue dans sa mission en ne respectant pas le commandement divin de garder la Torah. Les veaux d’or qu’il érige à Béthel et à Dan sont accompagnés des paroles :
> « Voici ton dieu, Israël, qui t’a fait monter du pays d’Égypte » (1 Rois 12, 28).
**[Pour approfondir ce sujet, écoutez le cours du Dr Yoshi Fargeon qui explore l’histoire des adversaires de Salomon et en tire d’autres idées. Voici le lien. ]**
Pour conclure, rappelons qu’à la fin du chapitre 12, Roboam se prépare à une guerre civile, dans une tentative d’empêcher la division du royaume. Mais D’, par l’intermédiaire du prophète Shemaya, l’avertit de faire demi-tour, et Roboam obéit à la parole divine :
> « Ils obéirent à la parole du Seigneur et s’en retournèrent chez eux, selon la parole du Seigneur. »
Ainsi, une grande guerre civile est évitée (Roboam s’était préparé avec 180 000 combattants !), contrairement à d’autres récits bibliques où de tels conflits éclatent. Finalement, l’histoire de la division du royaume se termine sur une note positive : Roboam écoute la voix de D’ et empêche une guerre fratricide.
עוד מצורף: קטע קצר מתוך ספרו של חבר קבוצת הוואטסאפ, פרופ' עמוס פריש (תודה לו על ההפניה והסיכום!), שעוסק בדמותו של רחבעם. בניגוד לתפיסה המקובלת, שסיפור הפילוג מציג את רחבעם כאדם סכל, שבהתנהגות מטופשת ויהירה גרם לפילוג הממלכה, פרופ' פריש מבקש להציג את תיאור דמותו בצורה מאוזנת יותר. בסעיף האחרון של דברי הסיכום שלו לספרו "הקריעה הגדולה" הוא דן בדמותו של רחבעם בסיפור ומצביע על יסודות אחדים בסיפור המעידים על תבונה ושיקול דעת של רחבעם. הטלת כל האחריות לפילוג על כתפיו אינה הולמת את ההקשר (הנבואה לשלמה ונבואת אחיה לירבעם – בפרק י"א) וגם לא את ההתייחסות להקשר זה בסיפור (פס' טו וכב–כד), שלפיהם הפילוג בימי רחבעם הוא עונש על חטא שלמה אביו. עם זאת, לדעתו אין הסיפור פוטר את רחבעם מכל אשמה; אלא במסגרת "הסיבתיות הכפולה", המאפיינת את הכתיבה המקראית, טעותו של רחבעם משתלבת בתוכנית האלוקית.
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