Chapitre 2 – Le testament de David

Chapitre 2 – Le testament de David. leçon en hébreu

David tient à donner des instructions à son fils avant de mourir. Relevons quatre points du testament et de sa mise en œuvre :

L’organisation de la transmission du pouvoir : L'idée même d'un testament ne va pas de soi. Il est rare dans le texte biblique qu’un roi renonce volontairement à son trône et par voie de conséquence, il est rare qu’une passation de pouvoir s’organise. On a peine imaginer quelle tournure aurait pris l’histoire si le roi Saül avait renoncé au trône sous l’ordre de D’ et avait laissé David prendre sa suite sans affrontement.

Le testament religieux : Le testament de David comporte deux parties. La première partie est un encouragement à servir D’ ainsi qu’un rappel que la promesse de D’ concernant la continuité de la dynastie de David dépend de l'observation de Ses commandements . Cette partie est également mentionnée dans un texte parallèle du Livre des Chroniques (1 Chroniques 22:12-13; 28:9) et elle trouve échos dans le Pentateuque et dans le Livre de Josué. Abraham est décrit ainsi : "Il gardera mon commandement, mes lois et mes ordonnances" Genèse 26:5), Josué reçoit l'ordre: "Sois fort et courageux, pour observer et accomplir toute la loi... afin que tu prospères dans tout ce que tu entreprends" (Josue :7-8), et dans la prière du Shema, il est écrit : "Tu aimeras l’Éternel ton D’ de tout ton cœur et de toute ton âme" (Deutéronome 6:5). Le dernier acte de David souligne sa foi profonde en D’ mais aussi l'intériorisation de l'un des messages majeurs du Livre de Samuel : la force du roi et le succès du peuple dépendent de la fidélité aux commandements divins.

Finir de régler des affaires: La deuxième partie du testament s’occupe des affaires que David n’a pas fini de régler. D'une part David veut honorer les fils de Barzillai le Galaadite en leur accordant une faveur et d’autre part règle des comptes avec certains de ses hommes notamment Joab Shimi. David cherche à se venger de Joab pour le meurtre d'Abner et d'Amasa, et de Shimi pour la malédiction, c’est une preuve que la miséricorde de David n’était pas liée au pardon, mais plutôt à des considérations stratégiques : "ce n'était pas le moment" d'agir contre eux. Lorsque la génération change et que le royaume est uni autour de Salomon, il peut se permettre de punir Shimi et de remplacer Joab, le général de l'armée.

Agripper les cornes de l'autel : La première action que Salomon entreprend n'est pas de punir les deux individus en question mais deux autres personnes qu'on ne lui a pas explicitement demandé de punir : Abiathar, un partisan d'Adoniya, et Adoniya lui-même. Adoniya demande Abishag la Shunamite, ce que Salomon perçoit comme une tentative de rébellion de la part d'Adoniya. D’autres textes bibliques témoignent que demander la femme du roi est considéré comme une tentative de rébellion (comme dans les histoires d'Abner et de Rizpa, ou d'Absalom et les concubines de David). Ainsi, Salomon tue Adoniya. Abiathar, le prêtre, partisan d'Adoniya, est exilé et remplacé par Tsadok, fidèle à Salomon. Joab prend connaissance de ces événements et pense avoir affaire à "un nettoyage politique". Salomon attaque tous ceux qui soutenaient Adoniya : "La nouvelle parvint à Joab que Joab s'était aligné sur Adoniya", il s'agrippe aux cornes de l'autel. Qu’est-ce que saisir les cornes de l'autel signifie?

La séparation entre le sacré et la mort jalonne tout le récit biblique : l'autel ne peut être construit avec du fer "car tu y as versé ton épée et l'as profané", la raison pour laquelle David ne peut pas construire le temple est évoquée par le verset : « car tu as versé beaucoup de sang » comme les villes de refuge qui fonctionnent comme protection contre la vengeance des familles de la victime en cas de meurtre  sans intention préalable, l'autel protège quiconque s'y accroche. C'est ce que fait Joab et c'est aussi ce que fait Adoniya dans le premier chapitre.

Mais cette protection prodiguée par l’autel comporte une exception. La Torah stipule clairement à propos du meurtrier : "Si un homme agresse son voisin pour le tuer par ruse, tu l'emmèneras depuis mon autel pour qu'il meure." Une personne qui ôte la vie à autrui en rusant ne peut s'agripper à l'autel, feindre l'innocence et demander protection. La protection de la vie et de la sainteté s’inversent et l’injonction est "justement de le tuer". Joab pense que Salomon a pour objectif un nettoyage politique et qu'il veut le tuer pour son soutien à Adoniya. Il espère donc bénéficier de la protection de l'autel. Mais en réalité Salomon respecte le testament de David et punit Joab pour le sang innocent qu'il a versé. David souhaite laver son nom de ce sang innocent, car les actions du subordonné du roi sont imputées au roi lui-même. Il est donc responsable de les punir. Salomon fait exécuter Joab pour le meurtre de deux généraux de l'armée d'Israël et déclare : "Que la paix soit sur David, sa descendance, sa maison et son trône pour toujours, selon la volonté de l’Eternel."

David tient à donner des instructions à son fils avant de mourir. Relevons quatre points du testament et de sa mise en œuvre :

L’organisation de la transmission du pouvoir : L'idée même de testament ne va pas de soi. Il est rare dans le texte biblique qu’un roi renonce volontairement à son trône par voie de conséquence, il est rare qu’une passation de pouvoir s’organise. On a peine imaginer quelle tournure aurait pris l’histoire si le roi Saül avait renoncé au trône sous l’ordre de D’ et avait laissé David prendre sa suite sans affrontements.

Le testament religieux : Le testament de David comporte deux parties. La première partie est un encouragement à servir D’ ainsi qu’un rappel que la promesse de D’ concernant la continuité de la dynastie de David dépend de l'observation des commandements de D’. Cette partie est également mentionnée dans un texte parallèle du Livre des Chroniques (1 Chroniques 22:12-13; 28:9) et elle trouve des échos dans le Pentateuque et dans le Livre de Josué. Abraham est décrit ainsi : "Il gardera mon commandement, mes lois et mes ordonnances" (Genèse 26:5), Josué reçoit l'instruction : "Sois fort et courageux, pour observer et accomplir toute la loi... afin que tu prospères dans tout ce que tu entreprends" (Josué 1:7-8), et dans la prière du Shema, il est écrit : "Tu aimeras l’Éternel ton D’ de tout ton cœur et de toute ton âme" (Deutéronome 6:5). Le dernier acte de David souligne sa foi profonde en D’ mais aussi l'intériorisation de l'un des messages majeurs du Livre de Samuel : la force du roi et le succès du peuple dépendent de la fidélité aux commandements divins.

Finir de régler des affaires: La deuxième partie du testament s’occupe des affaires que David n’a pas fini de régler. D'une part David veut honorer les fils de Barzillai le Galaadite en leur accordant une faveur et d’autre part règle des comptes avec certains de ses hommes notamment Joab Shimi. David cherche à se venger de Joab pour le meurtre d'Abner et d'Amasa, et de Shimi pour la malédiction, c’est une preuve que la miséricorde de David n’était pas liée au pardon, mais plutôt à des considérations stratégiques : "ce n'était pas le moment" d'agir contre eux. Lorsque la génération change et que le royaume est uni autour de Salomon, il peut se permettre de punir Shimi et de remplacer Joab, le général de l'armée.

Agripper les cornes de l'autel : La première action que Salomon entreprend n'est pas de punir les deux individus en question mais deux autres personnes qu'on ne lui a pas explicitement demandé de punir : Abiathar, un partisan d'Adoniya, et Adoniya lui-même. Adoniya demande Abishag la Shunamite, ce que Salomon perçoit comme une tentative de rébellion de la part d'Adoniya. D’autres textes bibliques témoignent que demander la femme du roi est considéré comme une tentative de rébellion (comme dans les histoires d'Abner et de Rizpa, ou d'Absalom et les concubines de David). Ainsi, Salomon tue Adoniya. Abiathar, le prêtre, partisan d'Adoniya, est exilé et remplacé par Tsadok, fidèle à Salomon. Joab prend connaissance de ces événements et pense avoir affaire à "un nettoyage politique". Salomon attaque tous ceux qui soutenaient Adoniya : "La nouvelle parvint à Joab que Joab s'était aligné sur Adoniya", il s'agrippe aux cornes de l'autel. Qu’est-ce que saisir les cornes de l'autel signifie?

La séparation entre le sacré et la mort jalonne tout le récit biblique : l'autel ne peut être construit avec du fer "car tu y as versé ton épée et l'as profané", la raison pour laquelle David ne peut pas construire le temple est évoquée par le verset : « car tu as versé beaucoup de sang » comme les villes de refuge qui fonctionnent comme protection contre la vengeance des familles de la victime en cas de meurtre  sans intention préalable, l'autel protège quiconque s'y accroche. C'est ce que fait Joab et c'est aussi ce que fait Adoniya dans le premier chapitre.

Mais cette protection prodiguée par l’autel comporte une exception. La Torah stipule clairement à propos du meurtrier : "Si un homme agresse son voisin pour le tuer par ruse, tu l'emmèneras depuis mon autel pour qu'il meure." Une personne qui ôte la vie à autrui en rusant ne peut s'agripper à l'autel, feindre l'innocence et demander protection. La protection de la vie et de la sainteté s’inversent et l’injonction est "justement de le tuer". Joab pense que Salomon a pour objectif un nettoyage politique et qu'il veut le tuer pour son soutien à Adoniya. Il espère donc bénéficier de la protection de l'autel. Mais en réalité Salomon respecte le testament de David et punit Joab pour le sang innocent qu'il a versé. David souhaite laver son nom de ce sang innocent, car les actions du subordonné du roi sont imputées au roi lui-même. Il est donc responsable de les punir. Salomon fait exécuter Joab pour le meurtre de deux généraux de l'armée d'Israël et déclare : "Que la paix soit sur David, sa descendance, sa maison et son trône pour toujours, selon la volonté de l’Eternel."