Chapitre 6 — La montée de l’Arche à Jérusalem

Chapitre 6 — La montée de l’Arche à Jérusalem. leçon en hébreu

La première tentative de transporter l’Arche s’achève par un échec tragique : Uzza touche l’Arche et meurt. Les Sages s’interrogent sur la faute d’Uzza et expliquent qu’il est mort parce qu’il a tendu la main en pensant que l’Arche allait tomber. Il n’a pas compris que l’Arche porte ses porteurs et n’a nul besoin de l'aide d'un être humain.
Cependant, il est possible d’expliquer la mort d’Uzza sans nécessairement l’accuser d’un manque de foi. À plusieurs endroits dans la Torah, il apparaît que la mort de quiconque s’approche de l’Arche de manière inappropriée n’est pas un châtiment, mais une conséquence naturelle. La sainteté est une réalité tangible avec des effets concrets : ceux qui ne respectent pas ses règles risquent leur vie.
Cela est particulièrement clair dans l’avertissement divin concernant les Kehatites :
" Ne détruisez pas le clan des Kehatites parmi les Lévites. Faites ceci pour eux afin qu’ils vivent et ne meurent pas lorsqu’ils s’approchent du Saint des Saints : Aaron et ses fils viendront les assigner, chacun à sa tâche et à son fardeau." (Nombres 4, 18-19).
Si D' veut préserver la vie des Kehatites, pourquoi les avertir ? La réponse est simple : le sacré peut tuer. C’est une réalité en soi.

Les ajustements lors de la deuxième tentative:
Après le séjour temporaire de l’Arche  chez Obed-Édom le Gittite, David tente à nouveau de la transporter. Cette fois, il effectue plusieurs changements. Le principal ajustement est que l’Arche est portée sur les épaules par les Lévites, conformément à la loi (ce détail est particulièrement souligné dans le passage correspondant des Chroniques1 15).
Mais un autre changement concerne l’atmosphère de l’événement. La première montée est décrite ainsi :
« David et toute la maison d'Israël jouaient devant l'Éternel avec toutes sortes d’instruments en bois de cyprès, avec des harpes, des lyres, des tambourins, des sistres et des cymbales. »
En revanche, la seconde montée est décrite en ces termes :
« David et toute la maison d'Israël faisaient monter l'Arche de l'Éternel avec des acclamations et au son du shofar. »
Elle est également marquée par des sacrifices réguliers à chaque étape. Cette fois, l’importance et la gravité de l’événement sont bien comprises. Lorsque les règles sont respectées, la joie et les danses peuvent s’exprimer pleinement, sans retenue.
Un équilibre à trouver dans nos vies
Cette tension entre le sérieux du sacré et la joie dans le service de D' est une leçon toujours d’actualité. Trouver un équilibre entre le respect profond pour la sainteté et le désir de célébrer devant l'Éternel est une réflexion essentielle pour chacun d’entre nous.