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Zekharia, chapitre 8 – "Je serai pour eux un D. en vérité et en justice"

27.04.2025

Zekharia, chapitre 8 – "Je serai pour eux un D. en vérité et en justice". leçon en hébreu

Le chapitre déroule une série de prophéties de délivrance, et, vers sa fin, il évoque également la question des jeûnes.
Comme nous l'avons mentionné hier, certains chercheurs ont proposé que ces prophéties soient indépendantes les unes des autres, mais la structure chiastique de ces deux chapitres atteste qu’il s'agit en réalité d’un seul ensemble : une séquence ininterrompue, allant du rappel des prophéties de malheur des temps anciens au chapitre précédent, aux promesses de la rédemption à venir dans notre chapitre.
Le texte présente des visions du retour de D.ieu à Sion, et trace une image émouvante d'une vie paisible dans les rues de Jérusalem :
"Ainsi parle Hachem, D. des Armées : Il adviendra que des vieillards et des vieilles femmes s'assiéront encore sur les places de Jérusalem, chacun appuyé sur son bâton, tant leurs jours seront nombreux. Et les places de la ville se rempliront de garçons et de filles qui joueront sur ses places" (8, 4-5).

Le message central du chapitre est que, bien que le prophète s'adresse à un peuple revenu en Sion – à l'époque du Second Temple – ses paroles concernent encore l'avenir.
Le prophète transmet un message complexe : d'une part, il souligne que le peuple n'est pas encore parvenu à destination ; comme nous l'avons vu hier, un long chemin de réparation et d'élévation doit encore être parcouru avant que l'on puisse dire que la délivrance est achevée, et que l’on soit arrivé à l’accomplissement de la promesse : "Je serai pour eux un D. en vérité et en justice" (8,8).
Mais d'autre part, il insiste sur l'imminence de ces jours : ils approchent à grands pas. Le peuple, parfois découragé par une délivrance qui ne ressemble pas à ses attentes, est invité à se renforcer :
"Ainsi parle Hachem, D. des Armées : Que vos mains se fortifient, vous qui entendez en ces jours-là les paroles prophétiques, prononcées depuis le jour où fut fondée la Maison de Hachem, le Temple destiné à être rebâti... Et maintenant, Je ne suis plus pour ce reste du peuple comme aux jours d’autrefois – parole de Hachem, D. des Armées" (8,9-11).
D. promet : s'ils corrigent leurs voies et bâtissent une société de justice et de droiture, viendront les jours d'une rédemption pleine et entière — des jours où "le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième mois, le jeûne du septième mois et le jeûne du dixième mois deviendront pour la maison de Juda des jours de joie, d’allégresse et de fêtes heureuses" ; des jours où toutes les nations diront : "Nous irons avec vous, car nous avons entendu que D. est avec vous."
Ainsi, le prophète leur insuffle une espérance vivante — non pas une attente passive, mais une espérance exigeante, appelant à un changement qui doit venir d’eux-mêmes.
Ajout : L'annulation des jeûnes à notre époque
Au fil des générations, et avec les progrès de la délivrance à ses différents stades, les grands d’Israël ont été amenés à reconsidérer le statut des jeûnes.
À des étapes marquantes – comme la nomination du juif Herbert Samuel comme Haut-Commissaire britannique en Terre d'Israël, l’établissement de l'État d'Israël, ou la victoire de la Guerre des Six Jours et la libération du mont du Temple – les maîtres ont examiné la pertinence de maintenir ces jeûnes.
Dans ce contexte, vous êtes invités à étudier les paroles du Rav Kook lors de la nomination d'Herbert Samuel (en prêtant attention au comptage des années de son mandat, suivant la tradition de décompter les règnes des rois), ainsi que celles du Rav Tsvi Yehouda après la Guerre des Six Jours.
À travers leurs enseignements, on peut réfléchir aux conditions qu'ils ont posées pour la complétude de la délivrance et l’annulation des jeûnes, et à la manière dont ils s’inscrivent dans la prophétie de Zekharia.
La question du jeûne dans l'époque de la guéoula : entre reconnaissance et attente
Extrait de la lettre du Rav Kook (Moadei Harayah, p. 444)
Le 19 tamouz 5680, première année du gouvernement de notre frère, le Haut-Commissaire en terre d'Israël, M. Éliézer fils de Menahem, Sir Herbert Samuel, que D. le protège.
Paix et bénédiction à mon cher ami, l'ancien distingué, rempli d'espérance pour la délivrance du peuple de D. et de son héritage, notre maître Yaakov Tsvi Zisselmann, que D. le garde.
J’ai bien reçu votre précieuse lettre, et les émotions qu’elle exprime face à la délivrance du D., qui a accompli pour nous de grandes merveilles en posant les fondations de notre guéoula par la nomination suprême de notre frère, ce grand ministre que D. protège, ont empli mon cœur de joie.
Voir que les anciens de la génération ressentent eux aussi la lumière du salut est un signe heureux pour la maison d’Israël et pour sa renaissance.
Toutefois, concernant la question des jeûnes, je pense que tant que D. n’aura pas établi Son Temple, encore en ruines sous nos yeux, sur la montagne des hauteurs pour en faire un ornement aux yeux de toutes les nations, nous ne pouvons encore les abolir.
Lorsque D. nous éclairera de Sa délivrance totale, alors les jours de jeûne se transformeront tous en jours de joie, de fête et d’allégresse.
Mais en attendant, nous devons conserver vivante la mémoire du Temple et la solidarité avec tous nos frères encore en détresse, en continuant à jeûner comme autrefois ; et dans le même temps, renforcer l’élévation du sacré sur notre terre sainte avec un esprit pur, rempli d’une foi ferme dans la parole éternelle de D., en Le remerciant pour Sa bonté et Sa vérité.
Extrait d’un discours du Rav Tsvi Yehouda Kook pour Yom Yeroushalayim 5728 (1968)
Quant aux jeûnes institués par les prophètes, aucune main humaine n’a autorité pour y toucher.
Nous nous trouvons au cœur d’un processus historique de délivrance d’Israël ; mais tant que ne se lèveront pas en Israël des prophètes ou une grande Sanhédrin capable de percevoir l'ensemble du tableau, nous n’avons pas le droit de diminuer ou de modifier partiellement ce qui nous a été transmis.
Il faut comprendre que les jeûnes aujourd’hui sont le prolongement de la racine de la douleur ancienne sur la destruction du Temple — et cette douleur reste vivante jusqu’à ce jour.
Il nous faut reconnaître la main de D. dans les événements qui se déroulent en notre temps.
Nous devons donc jeûner et porter le deuil sur la destruction et l’exil, et dans le même mouvement, voir et accueillir la lumière du salut qui, peu à peu, se lève sur nous.

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